Betclic ÉLITE – Devenu l’un des meilleurs défenseurs du championnat de France depuis 2019 grâce à ses passages à Gravelines-Dunkerque, Boulazac, Pau-Lacq-Orthez et Nanterre, Hamady Ndiaye est également à la tête d’un parcours de vie étonnant. Le pivot sénégalais de 37 ans a ouvert la boite à souvenirs.

À 37 ans, et pour sa cinquième saison en France, Hamady Ndiaye (2,13 m) continue de s’épanouir en Betclic ÉLITE. Le natif de Dakar, formé aux États-Unis avant d’intégrer la NBA et de parcourir la planète, reste un élément important de Nanterre, actuel cinquième du championnat. Une belle dynamique à laquelle il contribue dans l’ombre (3,7 points à 80%, 1,8 rebond et 0,8 contre en 14 minutes), lui le défenseur d’élite, trois fois sur le podium des meilleurs contreurs de la ligue.

L’ancien intérieur des Washington Wizards et des Sacramento Kings s’est posé en notre compagnie pour nous conter son incroyable odyssée, tant humaine que sportive, mais aussi pour nous parler de sa vision du basket et de son attachement au maillot du Sénégal. Entretien.

« Je refuse de perdre une nouvelle fois à Paris La Défense Arena »

Nanterre est cinquième du championnat, à deux victoires seulement du trio de tête. Êtes-vous satisfait de votre début de saison ?

Oui, on peut dire qu’on a atteint les objectifs qu’on s’était fixés sur la première partie du championnat. Pour autant, le plus dur commence. Il ne faut pas qu’on se satisfasse de ça. Il va nous falloir passer un nouveau cap pour gagner davantage de matchs à l’extérieur, pour essayer d’être aussi performant qu’à domicile. C’est un travail mental avant tout. Il va falloir que chaque joueur donne plus au groupe pour franchir cette nouvelle étape et se maintenir à cette cinquième place, car nous serons davantage attendus encore.

L’équipe a été très peu remaniée cet été, pourtant, elle réalise une bien meilleure saison (13ème en 2022-2023). Comment l’expliquez-vous ?

Nous avons été touchés par les blessures l’an passé et de nombreux changements ont été opérés au niveau du groupe. On n’a donc pas eu le temps de créer l’alchimie nécessaire sur le terrain, car en dehors l’ambiance était très bonne. Cette année, on a pu travailler tous ensemble dès la préparation, et on a progressé de match en match, en capitalisant aussi sur le travail réalisé l’année dernière. La culture de l’équipe existait déjà, on avait juste besoin de trouver de la stabilité et de travailler sereinement. On commence à bien se connaître, chacun connaît son rôle et l’accepte. C’est hyper important. On est tous des professionnels, on sait faire plein de choses. Mais quand on est dans un groupe, on doit accepter la mission qui nous est confiée. C’est comme ça que ça marche.

Vous affrontez Monaco le 28 février prochain à la Paris La Défense Arena, une salle où vous aviez coulé face à l’ASVEL l’an dernier (défaite 61-82). Est-ce un rendez-vous que vous avez marqué d’une pierre blanche dans votre calendrier ?

Je n’irais pas jusque-là, car tous les matchs sont importants pour moi, mais je refuse de perdre comme nous l’avons fait l’an dernier. Ça, c’est clair et net. C’est très important qu’on montre un beau visage sur ce match. Le public s’est montré incroyable l’an dernier, et on attend la même affluence le 28 février prochain. On a montré qu’on pouvait faire de grandes choses à la maison cette saison, avec le soutien de nos fans, donc j’ai confiance dans le groupe pour être au rendez-vous. On sait se surpasser donc je m’attends à un gros match de la part de l’équipe.

« Je n’ai jamais regardé mes stats ! »

Sur un plan personnel, vous êtes un peu moins utilisé que l’an dernier (14 minutes, contre 18), pour votre deuxième saison à Nanterre. À bientôt 37 ans, dans quel état de forme êtes-vous ? Savez-vous combien de saisons il vous reste dans les jambes ?

Je suis en très grande forme. C’est vrai que je joue un peu moins cette année, mais je suis venu à Nanterre pour gagner des matchs. Je n’ai jamais regardé mes stats. Tout ce qui compte, c’est le résultat final pour moi. Et cette année, les résultats sont là, donc je ne me plains pas. Ça va peut-être même me permettre de durer plus longtemps (rires). À mon âge, tout le monde s’attend à une fin de carrière, à ce que mon corps me lâche, etc. Mais franchement je me sens tellement bien que je suis incapable de dire jusqu’à quel âge je vais jouer.

Vous parlez beaucoup de victoires, et de l’importance de gagner les matchs. Vous avez remporté la Coupe de France avec l’Élan Béarnais en 2022. Comptez-vous d’autres titres majeurs dans votre carrière ?

La Coupe de France de 2022 est le seul titre que j’ai remporté en Europe, mais j’ai gagné trois fois le titre de champion aux Philippines et deux fois en Chine. Ce sont les moments que je retiens dans ma carrière. Les statistiques de ma dernière saison, je ne m’en souviens même pas. Mais je sais que j’ai des trophées, des médailles, et des liens forts avec mes coéquipiers, qui sont pour moi comme une famille. Ce sont des moments qui restent gravés dans l’histoire et c’est le plus important. Tu ne verras pas tout ça dans mes stats, sachant que j’ai bâti toute ma carrière sur le travail de l’ombre. Mais c’est une question de philosophie. L’épanouissement de l’équipe et de mes coéquipiers passe avant ma situation personnelle. Je suis très sensible à la cohésion du groupe. C’est ça le basket. Et c’est ce qui te mène à la victoire.

« J’ai beaucoup pleuré pendant le vol vers les États-Unis »

Vous êtes né à Dakar au Sénégal et vous avez été formé aux États-Unis, avant de sillonner le monde. Pouvez-vous nous parler de vos débuts et de votre départ vers les US ?

Je n’étais pas très branché sport quand j’étais petit. J’étais à fond dans les études. J’étais assez complexé par ma taille, très réservé. J’ai commencé le basket par hasard. J’avais 14 ans. Je découvrais le sport. Et j’ai fait la connaissance de Babacar Sy (ancien scout des Rockets, du Jazz et des Grizzlies) et de son association « The Giving Back ». Il m’a littéralement ouvert les yeux sur le monde et convaincu que je pourrais obtenir une bourse. Une bourse qui me permettrait avant tout d’obtenir un diplôme de valeur. C’est ce que j’ai compris tout de suite. Le basket m’offrait la chance d’obtenir un vrai bagage scolaire. J’avais conscience de la difficulté d’y parvenir sachant que j’étais en retard sur le plan du basket. Je ne savais pas jusqu’où j’irais, mais j’ai décidé de me donner à fond à ce moment-là. Et c’est resté ma mentalité jusqu’à ce jour : ne jamais laisser quelqu’un travailler plus dur que moi. J’ai bossé d’arrache-pied et un an plus tard, je participais au NBA Without Borders en Afrique du Sud avec Dikembe Mutombo et Masaï Ujiri. C’était dingue. Je ne m’y attendais pas. Ça m’a fait un choc. Deux mois plus tard, Babacar Sy m’avait dégoté une bourse en high school dans le New Jersey. J’avais 16 ans et je ne me rendais pas compte que j’allais quitter ma famille et mon pays.

Vous parliez déjà anglais ?

Non. Je rappais sur 50 Cent du matin au soir, je connaissais toutes ses chansons par cœur, mais je ne pouvais pas te dire ce qu’il disait (rires). On m’appelait le « DJ », avec mon casque sur les oreilles. J’étais un peu dans mon monde. Et j’ai débarqué à New York dans l’inconnu, sans téléphone, rien. Je ne savais même pas qui venait me chercher à l’aéroport. Je me souviens avoir demandé à mes parents comment sortir de l’aéroport, mon père m’avait conseillé de suivre la foule (il rit). J’ai beaucoup pleuré pendant le vol vers les États-Unis, car je prenais conscience que je laissais tout derrière moi, et que je ne savais pas où j’allais. Mais j’ai eu un déclic en entendant le pilote annoncer notre arrivée sur JFK (l’aéroport de New York, ndlr). À ce moment-là, je me suis dit que je n’avais plus le choix. Je devais faire le boulot et y arriver. Ma famille avait tout misé sur moi, en me laissant traverser l’Atlantique pour y faire ma vie. Je ne pouvais pas reculer. Ça m’a beaucoup aidé dans ma carrière. Au final, j’ai fait une année dans le New Jersey, et une seconde à cheval entre la Floride et le lycée de Stoneridge Prep en Californie, où je termine mon lycée. Babacar Sy avait pris en main l’équipe là-bas, et fait venir pas mal de joueurs africains, parmi lesquels Ibrahima Thomas et Djibril Thiam (internationaux sénégalais). J’ai été davantage responsabilisé et j’ai commencé à me muer en leader, à me tourner vers le groupe en priorité. C’est là que c’est né. J’ai compris qu’ensemble, on pouvait faire de grandes choses, et que seul, on n’arrivait à rien. J’ai commencé à me faire repérer par de grands programmes universitaires.

« Ronny Turiaf m’a considérablement aidé »

Vous avez réalisé un cursus complet (4 ans) à Rutgers en NCAA avant d’intégrer la NBA. Quel souvenir gardez-vous de votre expérience en NCAA ?

J’avais le choix entre plusieurs facs dont Connecticut, Baylor et USC (University of South California). J’ai opté pour Rutgers, situé dans l’état du New Jersey, car elle était moins cotée. J’avais le sentiment que j’aurais davantage de responsabilités et de temps de jeu. Je ne voulais pas attendre mon tour. Je n’avais pas beaucoup de basket derrière moi, j’avais besoin d’être sur le terrain. J’étais déjà plus âgé que les autres freshmen, je ne voulais pas être « red shirt » non plus (année d’inéligibilité pour un joueur transférant d’une université à une autre pour trouver davantage de temps de jeu ou de responsabilités par exemple). Et Rutgers m’avais promis de me faire jouer tout de suite, contrairement à d’autres. Je ne voulais pas être mis de côté, surtout en tant qu’Africain. J’avais déjà connu des déboires, je savais comment les choses pouvaient tourner pour moi aux États-Unis et je ne voulais pas revivre ça. Et ça s’est très bien passé à Rutgers, donc j’ai fait le bon choix. C’est devenu ma maison. Ils m’ont offert tout ce dont j’avais besoin, comme une famille. Ils m’ont aidé à me développer, à m’adapter à la vie aux États-Unis, et ils ont surtout fait le maximum pour que je puisse suivre les cours et aller au bout de mon diplôme. Ils savaient que c’était important pour moi. Si j’avais besoin d’un tuteur, si un cours ne se passait pas bien, ils intervenaient pour me mettre dans les meilleures dispositions. Ils ont fait preuve de beaucoup de bienveillance. J’étais heureux, épanoui là-bas. Je leur en serai toujours reconnaissant. Ils ont cru en moi. Même quand on jouait Roy Hibbert ou Hasheem Thabeet, ils croyaient en moi et attendaient de moi que je leur rentre dedans. Ils ne les mettaient pas au-dessus de moi. Donc Rutgers, c’est la maison. J’y vais de temps en temps mais j’ai toujours du mal à assister aux matchs car la saison NCAA se déroule en même temps que nos championnats. Mais je me suis promis d’aller les voir jouer dès que j’aurai raccroché.

Vous avez été drafté en 56eme position par les Timberwolves en 2010, avant de voir vos droits transférés aux Washington Wizards. Pouvez-vous nous parler de vos années en NBA ?

Je suis arrivé à Washington, en même temps que Kevin Seraphin et John Wall. Gilbert Arenas, Andray Blatche et JaVale McGee étaient encore dans l’équipe. Mais ça a commencé le jour de la draft, que j’ai suivi à la télé en direct. Je n’y suis pas allé car en voyant les noms inscrits cette année-là, je ne pensais pas forcément être appelé. J’ai donc suivi l’évènement devant la télé. Pourtant, j’avais fait 16 ou 17 workouts, pour être sûr que tout le monde connaisse mon nom. Et mon nom a été appelé. 15 minutes plus tard, j’avais les Wizards au bout du fil, qui voulaient me féliciter mais aussi me dire que ce serait bien que je parte jouer en Europe pour m’aguerrir avant de revenir d’ici un ou deux ans. Je leur ai dit que je serai au training camp et qu’ils me couperaient s’ils le voulaient mais que je voulais absolument y participer. Ce que j’ai fait. Avec le recul, je me dis qu’ils avaient raison car il y avait beaucoup de rookies dans l’équipe et que c’était littéralement le chaos dans la franchise. Sachant qu’en étant drafté en 56ème position, j’avais peu de chances de faire mon trou en NBA aussi. Mais je me suis donné à fond, comme je fais toujours. Je n’ai rien lâché et j’ai réussi à intégrer l’équipe.

« Mike Malone a fait un discours devant toute l’équipe
pour me dire que j’étais un vrai joueur NBA »

Vous avez vécu votre arrivée en NBA comme une consécration ou comme une étape ? Quelle était votre approche ?

Je voulais absolument saisir cette opportunité. Pas forcément pour jouer, mais surtout pour continuer de me développer avec un coaching staff, les infrastructures, le professionnalisme de la NBA. Avec le recul, ce sont sûrement les années les plus dures que j’ai vécues dans ma carrière. J’étais scotché au banc, on perdait, c’était le cirque dans l’équipe, et je ne parle même pas des choix politiques, etc. J’étais le mec drafté en 56ème position dont personne ne voulait vraiment, je faisais des aller-retours en D-League (l’ancêtre de la G-League, etc), ça devenait très difficile moralement, même si j’étais là pour me développer avant tout. Je ne me considérais pas comme un joueur NBA. Pas encore. Le plus fou, c’est que j’ai réussi à signer un deuxième contrat l’été suivant, car mon premier contrat courait sur un an et n’était pas garanti. Je peux considérer ça comme un accomplissement au regard du contexte. D’ailleurs, j’ai eu la chance de jouer avec Ronny Turiaf la seconde année, qui m’a considérablement aidé. J’étais au plus bas, exclu du groupe, je n’avais même plus le droit de m’entraîner avec l’équipe et il m’a énormément soutenu. J’ai finalement quitté Washington à la fin de la saison pour signer en Chine. Et pour la première fois en deux ans, je prenais du plaisir à jouer et à entendre les supporters derrière moi. J’avais des responsabilités. J’étais de nouveau un joueur de basket. La Chine m’a redonné cette envie de jouer, cet amour que j’avais pour le basket. J’y suis resté un an, menant l’équipe en playoffs, avant de faire mon retour en NBA, aux Sacramento Kings. L’équipe était entraînée par Mike Malone, DeMarcus Cousins était leur leader. J’ai été bien accueilli, et surtout, considéré comme un véritable joueur NBA. Et moi aussi, enfin, je me considérais en tant que tel. Lorsque je ne suis plus entré dans les plans de la franchise, j’ai dû partir. Mais lorsque j’ai quitté les Kings, l’entraîneur a tenu à faire un discours devant toute l’équipe pour me dire que j’étais un vrai joueur NBA et que je faisais bel et bien partie de cette ligue. Ça faisait du bien de l’entendre, même si c’était très dur de devoir partir une fois de plus. À partir de là, la NBA n’a plus été une priorité pour moi (pour un bilan final de 0,6 point et 0,8 rebond en 33 matchs, ndlr).

Vous avez ensuite parcouru le globe et joué en Chine, au Liban, en Israël, etc. Que retenez-vous de ce parcours aux quatre coins de la planète ?

Je voulais découvrir le monde par le biais du basket, de la même manière qu’il m’avait permis de quitter le Sénégal quelques années plus tôt pour poursuivre mes études. Mon père me parlait beaucoup de ses voyages quand j’étais jeune, ça m’a donné envie de vivre ces expériences, de me confronter à d’autres cultures, et de les découvrir par moi-même. J’ai commencé par la Chine avant de jouer au Liban, en Israël, en Espagne, en Italie, aux Philippines et de débarquer en Betclic ÉLITE en 2019. Tu ajoutes à ça toutes les campagnes internationales avec la sélection sénégalaise. C’est des expériences très marquantes. J’ai pu me faire ma propre idée de ces pays, de ces cultures, en essayant de m’intégrer, d’apprendre la langue, comme je l’ai fait aux États-Unis. C’est un vrai enrichissement. C’est aussi ce qui me pousse à poursuivre ma carrière.

« J’ai failli rejoindre l’ASVEL en 2016 »

Vous avez découvert la ProA en 2019 en signant au BCM Gravelines-Dunkerque, à 32 ans. Vous n’aviez jamais considéré le championnat de France avant cela ? Quelle a été votre impression sur la Betclic ÉLITE à votre arrivée ?

J’ai opté pour la France pour deux raisons : j’avais déjà fait le tour du monde et je commençais à me sentir un peu seul, et, surtout, j’avais beaucoup de famille dans l’Hexagone. J’avais envie de me poser, de m’installer un peu plus. J’avais joué pour 17 équipes en dix ans, j’avais besoin de me rapprocher de ma famille. J’ai failli signer à l’ASVEL en 2016, avant de rejoindre Malaga, donc c’est un projet que j’avais déjà considéré. Pour ce qui concerne mon ressenti sur le championnat, la réputation de la Betclic ÉLITE, c’était qu’elle était très physique, mais qu’il était aussi difficile de s’y épanouir, que les joueurs étaient un peu mis dans des cases, avec des rôles très définis. En arrivant en France, à Gravelines, j’ai été très bien reçu. Ça m’a vraiment touché. D’autant que les gens connaissaient déjà mon nom. Après, je me suis effectivement rendu compte qu’on était très vite étiquetés et cantonnés à certaines tâches. Mais j’ai accepté mon rôle, ça fait partie du jeu. Ça ne m’empêche pas de tout donner sur le terrain. La dimension tactique est moins développée en France qu’en Italie ou en Espagne, car on mise beaucoup sur les qualités athlétiques des joueurs. Ça, c’est un autre constat. Et pour finir, j’ajouterais que la France sait mettre ses jeunes joueurs en valeur et les aider à se développer.

Vous avez porté le maillot du Sénégal quelques années durant, et notamment participé à deux Coupes du Monde avec les Lions de la Teranga. Quel est votre attachement à ce maillot ? Êtes-vous toujours en relation avec la fédération ?

C’est le maillot auquel je suis le plus attaché. Je suis fier d’avoir pu représenter mon pays, et d’avoir réussi à aller loin en Coupe d’Afrique, où j’ai décroché deux médailles de bronze en 2013 et en 2017. J’ai toujours pris à cœur mon rôle de modèle pour la jeunesse, de montrer que j’étais prêt à me battre pour le pays. Je suis heureux de cet accomplissement. Malheureusement, je n’ai plus joué en équipe nationale depuis 2019. Officiellement, la sélection souhaitait rajeunir le groupe à l’époque, avec des joueurs comme Ibrahima Fall Faye, par exemple, mon coéquipier à Nanterre, et je n’entrais plus dans les plans. Mais les raisons de ma mise à l’écart ne m’ont à ce jour jamais été expliquées. Mon avis, c’est qu’il y avait souvent des problèmes entre le staff, les dirigeants, etc, et que j’ai été mis à l’écart avec d’autres pour avoir justement tenté de les régler. C’est dommage mais ça ne m’empêche pas de continuer de les supporter. C’est mon pays, et ça reste mon équipe préférée.

Pouvez-vous nous expliquer l’origine de votre surnom, « A-Freak-A », que l’on peut voir inscrit dans votre dos à l’échauffement des matchs ? Y a t il également une histoire derrière le choix du N°55 que vous portez ?

En arrivant à Rutgers, on m’appelait « Freak », qui veut dire monstre en anglais, et qui décrivait bien ma façon de jouer sur le terrain, d’être toujours à fond et d’avoir peur de rien. Au début, je les reprenais en leur disant « non, moi je ne suis pas un Freak, je suis Africain ». Et ça s’est transformé en A-Freak-A, pour le jeu de mot. Je l’ai mis sur mon surmaillot en début de saison. Ça m’a fait plaisir de me replonger dans tous ces souvenirs. Pour ce qui concerne le choix de mon numéro, c’est une longue histoire. J’ai commencé avec le N°5 pour souligner l’importance du collectif au basket. C’était ma manière de dire qu’on ne pouvait pas y arriver seul. Puis j’ai opté pour le 55 en arrivant en NBA, où j’ai vraiment compris que les remplaçants étaient aussi importants que les starters. D’où le 5+5. Et puis c’était aussi l’occasion de rendre hommage à Dikembe Mutombo, qui a vraiment ouvert la voie à des pivots aux profils plutôt défensifs comme moi.

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Source : Bebasket.fr

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