Ancien membre du Dakar Université Club et président de Guediawaye Basket Academie (GBA), Mamadou Keïta alias « Pathé » revient sur l’actualité du basket national marquée par es limogeages de Magatte Diop et Cheikh Sarr.

Président, la fédération a entrepris des réaménagements avec le limogeage de Magatte Diop et Cheikh Sarr. Quelle lecture faites-vous de ces décisions ?

Pour Magatte Diop, le problème je l’ai souvent soutenu, n’est pas l’occupant du poste. Mais plutôt le contenu et les missions. Je pense que la structuration s’impose. Les équipes nationales seniors sont, de mon point de vue, les points accessoires dans les missions de la DTN. Maintenant la raison principale du changement de DTN est plus administrative que politique. Quant au limogeage de Cheikh Sarr, je pense que c’est une grosse erreur que la fédération a commise, et qui pourrait compromettre nos objectifs de 2021. Parfois les gens ne font pas une lecture sportive des situation, ils sont plus dans l’émotions. Il y avait cet objectif de rajeunissement annoncé par les fédéraux, qu ne doit pas imposer un objectif de résultats immédiats. Mais on ne peut pas le juger sur le TQO de Mozambique ou la prestation a été bonne malgré le groupe dont il disposait, et qu’il a failli battre le Mozambique à domicile. J’appelle à plus de lucidité avant les prises de décision, et ils pouvaient prendre leur temps, vue qu’il n’y a pas de programme en vue. Je suis contre le fait qu’on communique sur une proposition de nomination, alors que l’autorité décisionnaire n’a pas encore acté. Pourquoi s’empresser? Ils doivent être plus administratifs.

Est ce que le Sénégal peut rivaliser aujourd’hui avec des nations comme le Nigeria dans les deux catégories ?

Absolument, le Sénégal est toujours l’un des meilleurs pays de basket. Nous pouvons rivaliser avec n’importe quel équipe en Afrique, et même certains de rang mondial. Maintenant il faut plus de stabilité au niveau du banc des équipes nationales. Il faut qu’on accepte de construire dans la durée et éviter les émotions d’après campagne, et les questions extra-sportives qui guident parfois certaines décisions. L’équipe nationale est sacrée. Nous avons des joueurs et des joueuses qui brillent partout dans le monde, et des entraîneurs de haut niveau. Maintenant les profils qu’il faut aux places qu’il faut, et essayer de composer les meilleures équipe du Sénégal possibles pour chaque compétition.

Que faut-il pour redynamiser le basket local et attirer des sponsors ?

Ce n’est pas une critique, mais plutôt une remarque. Je ne pense pas que la fédération applique en ce moment une politique marketing. Il n’y a rien qui soit fait pour rendre le basket attractif et vendable. Il nous faut forcement passer à une ligue professionnelle, et essayer de changer les mentalités au niveau de nos clubs d’abord. Il y a trop de mercenariat dans le basket. Beaucoup de gens ne s’identifient plus à des clubs. Ils sont là à la quête de l’argent et du positionnement. Il faut que les pratiques mystiques disparaissent des stades. On doit les limiter à la maison, si on ne peut pas s’en passer. L’arbitrage doit aussi être améliore et on soupçonne aussi beaucoup de conflits d’intérêts à ce niveau, avec des arbitres qui fréquentent beaucoup de responsables de clubs au vu et au su de tout le monde. Et ils sont ensuite désignés pour siffler leurs matchs. Ça peut amener des interprétations et des suppositions.

Selon vous qui êtes une spécialiste en finances publiques, comment doit-on gérer les maigres ressources du basket ?

Je le dis et sincèrement, les finances de la fédération sont mal gérées. J’ai assez d’éléments pour le prouver. Il faut que les responsables sachent qu’ils peuvent recevoir à tout moment les corps de contrôle de l’Etat (IGE, cour de contrôle, IGS, OFNAC…) dans le cadre d’une mission d’audit et de vérification. Beaucoup de personnes manipulent l’argent sans en avoir l’habilitation. Ceci est assimilé à la gestion de fait, et est fortement puni par le code pénal. Ça peut inciter au détournement. Quand on est responsable d’une chose, on doit prendre la mesure de la mission. Ce n’est pas en venant présenter un rapport de quelques pages, et préparer bien avant son vote, et sortir communiquer en donnant l’impression qu’on a bien travaillé, qu’on a rempli ses obligations. Une gestion peut être fouillée à n’importe quel moment. Donc évitons les manipulations d’opinion et les tape à l’œil. La fédération a reçu beaucoup de ristournes de la FIBA cette année, et le bilan de l’Afrobasket n’est as encore fait. Là aussi c’est un bilan positif avec un grand un bénéfice, vu l’affluence qu’on a vu à Dakar Arena. Maintenant je pense que les clubs doivent être soutenus et les primes des différents vainqueurs des championnat et coupe du Sénégal doivent être nettement améliorées. Les clubs aussi doivent pouvoir pouvoir recevoir une subvention.

ENTRETIEN RÉALISÉ PAR MOR BASSINE NIANG (Record)

.

About Author


error: Content is protected !!