Tony Parker, qui a annoncé sa retraite ce lundi après 18 saisons en NBA, est le meilleur joueur de l’histoire du basket français, l’homme qui l’a porté à des niveaux inconnus avant lui, autant sur la scène internationale que dans la ligue US.
Deux dates clefs disent tout de son importance. La première est 2003, lorsqu’il fut le premier Français à passer à son doigt la fameuse bague de champion de la NBA avec les San Antonio Spurs. Trois autres allaient suivre (2005, 2007, 2014), ainsi qu’un titre de MVP (meilleur joueur) de la finale en 2007 et six sélections pour le “All Star Game”.
L’autre est 2013, quand les Bleus gagnèrent leur première grande compétition internationale, l’Euro. C’était la récompense d’une fidélité exemplaire au maillot tricolore pour lequel il n’a cessé de clamer son amour.
Formé à l’Insep, Parker a toujours dit qu’il voulait « rendre au basket français ce qu’il lui avait donné ». Cette volonté de rendre au pays dans lequel il a grandi est aussi celle qui guide son engagement dans le club de Villeurbanne, racheté en 2014 avec l’ambition d’en faire un grand d’Europe (voir par ailleurs).
Né en 1982 à Bruges, en Belgique, d’un basketteur américain et d’une Néerlandaise, “TP” est arrivé nourrisson à Denain, dans le Nord. Il a ensuite passé son enfance près de Rouen et opté pour la nationalité française à l’âge de 15 ans.
Un bourreau de travail
Son influence chez les Bleus a été énorme. Entre sa première sélection, en 2000, et sa dernière 16 ans plus tard en quarts de finale des Jeux de Rio, le génial meneur de jeu a conduit une douzaine de campagnes, enchaînant sans rechigner les JO et les Euros avec des saisons américaines exténuantes.
S’il n’était pas le tout premier Français en NBA à son arrivée au Texas, en 2001, à l’âge de 19 ans, c’est bien lui qui a servi de modèle aux nombreux compatriotes qui ont tenté l’aventure après lui. Sous la baguette de son mentor, l’entraîneur Gregg Popovich, Parker a joué un rôle déterminant, aux côtés de l’Argentin Manu Ginobili et de l’Américain Tim Duncan, dans la trajectoire des Spurs, devenus dans les années 2000 l’une des franchises marquantes de l’histoire de la NBA. Ce n’est que depuis deux ou trois ans, et une grave blessure au genou, que son impact avait diminué, le poussant un peu à contrecœur à signer un dernier contrat avec Charlotte où il a joué ses ultimes matches. Il faut dire que sa plus grande qualité était de celles qui se perdent le plus avec l’âge: la vitesse. Il éblouissait par son exceptionnelle vélocité balle en main, ses démarrages fulgurants et ses slaloms funambulesques au milieu des défenses.
Vivant aux États-Unis, “TP” a évidemment un côté américain : sa mentalité de gagneur mais aussi sa façon d’afficher sa réussite et son goût pour le marketing et le business, des traits de caractère qui ont suscité des critiques, malgré ses nombreux engagements en faveur des enfants pauvres ou malades.
Propriétaire à San Antonio d’une luxueuse villa dotée d’un terrain de basket couvert, d’un court de tennis, d’une salle de jeux vidéo… et d’une superbe cave à vin, Parker a aussi été un “people”. Son fastueux mariage au château de Vaux-le-Vicomte, puis son divorce au bout de deux ans avec l’actrice Eva Longoria ont fait le bonheur des journaux.
Source : Le Dauphine