ŒIL DU TECHNICIEN – Assistant coach de l’US Ouakam et consultant radio sur les questions de basketball, Ibrahim Cherif Aidara s’est prononcé sur les changements qui ont été notés cette semaine au niveau de la fédération sénégalaise de basketball (FSBB). Basketsenegal a recueilli son avis sur le remplacement de Magatte Diop par Moustapha Gaye (DTN), et le limogeage du coach des lionnes Cheikh Sarr…
Le changement au niveau de la direction technique nationale…
« Pour cette question, je pense qu’il faut toujours faire des critiques objectives. Je féliciterais d’abord le DTN sortant, Mr Magatte Diop pour le travail qu’il a abattu, parce que tout n’a pas absolument été négatif. Il nous a valu beaucoup de satisfaction et il continue d’être un expert du basketball, qui doit souvent être consulté. La direction technique est un poste stratégique où il faut tout le temps faire des réformes, et ces réformes peuvent aller avec des changements de dirigeants. Ce changement (remplacement de Magatte Diop) vient à point nommé puisse que nous avons des experts du basket ici au Sénégal. Et il faut donner la chance à certains de montrer leur valeur. »
Moustapha Gaye, un vent de renouveau pour le basketball Sénégalais…
Je félicite le coach Moustapha Gaye. Je pense que c’est le profil idéal et il a le potentiel et l’expérience pour assurer à ce poste. Un directeur technique définit la politique sportive, et doit être en relation avec les dirigeants des clubs. Coach Tapha a fait plusieurs grands clubs sans oublier son passage chez les lionnes où il a gagné des titres africains. Il a les capacités pour être un bon DTN. Maintenant il faudra qu’il s’entoure de personnes compétentes, et c’est qui fait défaut dans ce milieu. Pourtant il y a des gens qui travaillent pour le basket, surtout les jeunes, et qui n’attendent rien en retour. Les idées sont là, les projets sont là, il faut juste moderniser et tendre vers le professionnalisme dans le travail. Un technicien expérimenté avec des collaborateurs dynamiques… il suffit que l’Etat soit disposé à les accompagner pour que le travail se passe dans les meilleures conditions.
Le départ du coach Cheikh Sarr…
Au Sénégal on a tendance à trop vite oublier le potentiel d’un entraîneur, surtout quand il est limogé. Je pense que le coach Cheikh Sarr n’est plus à présenter, si l’on se penche sur ses capacités à diriger, son professionnalisme, son charisme et sa personnalité. C’est l’un des meilleurs entraîneurs du Sénégal et d’Afrique. Il a abattu un gros travail en équipe nationale masculine, avec une place en 1/8 de finale au mondial 2014. Il a conduit les lionnes en finale de l’Afrobasket 2019. Maintenant le compagnonnage entre un coach et une fédération dépend des objectifs fixés et des résultats obtenus.
Limogé alors qu’il était dans sa politique de reconstruction…
Il était dans une logique de rajeunissement de l’équipe, pour mettre sur place une nouvelle génération de lionnes. Il venait de renouveler son contrat (Août 2019), il a perdu la finale de l’Afrobasket et a raté la qualification au TQO 2020. Et quelques mois après, il prend la porte. La fédération doit fournir une explication claire par rapport à ce fait, si l’on sait qu’il y avait un bilan (positif) dressé sur la participation des lionnes au tournoi de Maputo il y a un mois. Quand on parle de politique de rajeunissement en général, on ne se focalise pas trop sur les titres. Au moins nous sommes 2e en Afrique, ce qui n’est pas le cas des autres nations en reconstruction comme l’Angola par exemple qui a du mal à se faire une place dans le Top 3 Africain. Donc prenons le temps de mettre sur place une nouvelle équipe. Vouloir continuer à gagner des titres en Afrique est utopique en ce moment, parce que pour dire vrai, le Sénégal ne domine plus.
Postes de sélectionneur : les profils ne manquent pas…
Il y a d’autres entraîneurs qui sont là, et qui ont le niveau. Ils ont le vécu et l’expérience sur le plan local. Il faudra leur donner leurs chances, pour ne pas toujours tourner autour des mêmes. Si on a l’intelligence et le niveau, on peut prétendre à ce poste de sélectionneur. L’expérience vient avec le temps. Il devrait y avoir une réflexion à ce niveau, même s’il ne faut pas fermer la porte aux anciens coachs qui ont eu à faire un travail remarquable en sélection.
Par Basketsenegal
About Author
