BASKETSENEGAL – Le cri du cœur du président du SIBAC, Mactar Ndiaye, qui prône un changement de mentalité et d’attitude dans la gestion du basketball au Sénégal :
L’URGENCE EST AILLEURS !
J’ai pour habitude de dire que le sport est d’abord une affaire de gentleman. Il est réellement temps que ce soit la règle dans le basketball sénégalais ! Sinon ces dérives, ces errements, ces polémiques et toute la kyrielle de pots cassé qui s’en suivront, sortiront fatalement de ce cercle, nous entachant tous autant que nous sommes, et pire nous en serons jugés tous pour responsables ! Responsables d’avoir trop été passifs, responsables de nous être faits avoir par une minorité aux commandes, responsables de nous s’être laissés faire assez souvent. Il ne faut pas que le monde du basketball paraisse si vil, si bas et si petit ! Il est temps que nous redorions le blason de cette discipline et nous comporter en vrais gentlemans en faisant face à la médiocrité et aux abus dignes d’un autre siècle. Sinon, un jour viendra, nous en seront tous éclopés au détriment de notre cher basket-ball.
Le basket-ball sénégalais regorge de personnes de bonne foi, de bonne volonté, ayant le savoir, la connaissance et l’expérience pour mener à bien la seule mission qui vaille : Le développement du Basket-ball sénégalais.
Ne perdons plus de temps dans ces polémiques vaines et stériles qui font glisser certains d’entre nous sur le terrain boueux de la manigance, de la manipulation, de l’insulte facile… Il est tellement dommage qu’un Sage de la trempe de Abdoulaye Makhtar Diop en arrive à nous faire ces remontrances … Lui qui a assuré de grandes responsabilités dans le sport et au sommet de l’état, lui l’illustre chef suprême de la communauté léboue, devrait être écouté avec la raison et non avec le cœur… N’avons nous pas raté ici la chance d’une médiation pour la pacification du débat ? N’aurait il pas été plus simple de suivre son conseil avisé et ne pas en le percevoir comme un partisan de quelque cause que ce soit ?
J’ai eu la chance de le rencontrer il y a quelques années en Côte d’Ivoire, où il avait été invité par l’état et la société civile comme médiateur de la crise universitaire et je lui ai rappelé la première fois que je l’ai rencontré, j’avais à peine 12 ans. Il nous recevait, une délégation de jeunes enfants venus visiter le Ministère de la Jeunesse et des Sports, en son temps vers la BCEAO sur la rue Abdoulaye Fadiga. J’étais impressionné en son temps de voir un ministre de la République recevoir de si jeunes enfants et prendre le temps de leur accorder une bonne heure de discussion. Il peut en mon sens s’exprimer librement, donner son avis et ses conseils sur n’importe quel sujet relatif au développement du sport et à l’épanouissement de la jeunesse. C’est ce que nous essayons de réaliser dans nos clubs respectifs. C’est cela la vraie mission du dirigeant du sport. Les calculs, les postes, le pouvoir de faire et de défaire, de sanctionner, de suspendre, d’interpréter ou de tailler les textes à la mesure et selon ses intérêts du moment et tout le reste c’est de la politique politicienne, ça ne fera pas avancer le basketball sénégalais.
Il est vraiment temps que l’on se rappelle mutuellement à la raison … pourquoi voir la sortie de Monsieur Abdoulaye Makhtar Diop comme une intimidation ? Nous le véritable peuple du basketball n’avons nous pas assez souffert et assez subi ces dernières années les pires intimidations et autres formes d’injustice ? Pourtant nous sommes restés sereins et constants dans l’effort envers nos clubs pour lesquels nous nous dévouons par sens de service rendu à la communauté.
Pour revenir sur le cas Baba Tandian, nous pensons tout simplement que la sanction est irrecevable et constituerait un précédent dangereux! Une sanction n’émanant pas de la base par une procédure normale ne peut prévaloir, cette sanction n’étant pas proposée par la CFJD (Commission Fédérale Juridique et Disciplinaire), ni entérinée par le comité directeur ne peut être légale ! Elle n’existe tout simplement pas … Le Bureau Fédéral dans le dispositif juridique et légal est une instance de recours et non une instance qui puisse d’autosaisir, juger et sanctionner de la sorte a une exception précise invoquée dans nos nos textes: envahissement de l’aire de jeu. Sinon a quoi bon serviraient nos textes et nos instances juridictionnelles si elles peuvent se muer en guillotine ou couperet selon la tête du client du jour ?
Et au dessus des textes, il y a tout simplement l’esprit sportif, la décence, l’éthique … Encore une fois, nous venons rappeler à la raison les uns et les autres, mettons nos passions au service du basketball et non à la mise en œuvre d’un plan visant les élections qui n’auront lieu que dans trois ans.
L’heure est aujourd’hui au combat contre le coronavirus. Si toutes ces énergies étaient employées à dérouler un plan de contingence pour le basket-ball et ses entités (ligues, clubs, joueurs, arbitres, etc), mener une réflexion sur un plan de relance de la discipline après la pandémie, une analyse de l’impact sur les équipes, les joueurs, etc. Avons nous une politique de prévention et de communication envers les pratiquants? Avons nous un fonds ou un dispositif de solidarité au cas où un membre de la famille du basket-ball serait infecté. Voilà pour moi des questions plus utiles et urgentes sur laquelle le Bureau Fédéral est attendu.
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Mactar NDIAYE
Président du SIBAC
Manager Africa Scouting, Toronto Raptors
Head of Operations, SEED PROJECT / NBA ACADEMY Africa